Les propositions de la FNSEA pour les élections européennes
Protéger les agriculteurs avec des mesures de réciprocité ou harmoniser les règles d’homologation des produits phytosanitaires, la FNSEA publie ses propositions pour améliorer la situation des agriculteurs en vue des élections européennes le 9 juin prochain.
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Alors que les élections européennes approchent à grand pas, la FNSEA a établi, mercredi 22 mai 2024, une liste de propositions « pour mettre la souveraineté agricole et alimentaire au cœur des politiques européennes ».
Six axes généraux sont défendus par le syndicat majoritaire.
Le premier, « changeons de logiciel », appelle à plus de dialogue entre le monde agricole et les institutions européennes. Parmi les propositions, que le commissaire européen en charge de l’Agriculture et de la Ruralité ait le statut de vice-président et que la Commission européenne devrait « favoriser les contacts plus directs avec les organisations professionnelles agricoles ». De même, le syndicat propose de publier chaque année un état des lieux de la souveraineté alimentaire européenne par l’Union européenne (UE) « sur la base d’indicateurs partagés avec les organisations professionnelles ».
Le deuxième axe, « l’Europe qui protège », érige la défense des agriculteurs en point majeur. Pour maintenir une équité en termes de concurrence, le syndicat revendique une harmonisation sociale interne à l’UE et exige la réciprocité des normes dans les accords de libre-échange. En cas de nouvel accord, celui-ci doit « se fonder sur des analyses d’impacts préalables et transparentes ». Alors que les productions françaises restent dépendantes d’intrants, un « diagnostic des fragilités des facteurs de production » pourrait être conduit pour développer des filières françaises.
Face à la multiplication et l’intensification des catastrophes naturelles engendrées par le réchauffement climatique, « il est nécessaire d’adapter les différents dispositifs assurantiels ou mutualistes pour les rendre plus accessibles aux agriculteurs européens et plus efficaces sur le plan opérationnel », plaide la FNSEA.
« Egalim européen »
« L’Europe qui accompagne », troisième axe du document, vise à harmoniser l’homologation des produits phytosanitaires au niveau européen et à encourager le développement de méthodes alternatives via la recherche. Pour assurer un revenu aux agriculteurs, le syndicat majoritaire propose un « Egalim européen », une mesure déjà mise sur la table par le gouvernement, et de « contrôler la concentration à l’achat de la distribution ». Face aux dérives sur les origines, l’étiquetage obligatoire de l’origine devrait être adopté au niveau européen, encourage la FNSEA.
Elle souligne l’intérêt de la politique agricole commune (Pac) « qui doit être confortée » pour le développement des « territoires ruraux vivants », (quatrième axe). Une menace pèserait sur ces derniers : les prédateurs comme le loup et l’ours qui « excluent les formes ancestrales de production ». La FNSEA appelle l’UE à « réguler véritablement pour lutter contre toute désertification rurale en devenir. »
Pour mettre en œuvre toutes ces mesures, c’est un « budget à la hauteur des ambitions » (cinquième axe) que réclame le syndicat. Il voit en cette augmentation une « adaptation indispensable à court terme ». Que seraient ces mesures sans que l’Europe soit « une Europe puissante » (sixième axe) ? La puissance de l’organisation supranationale doit passer par le soutien aux exportations et les exigences des normes de réciprocité. La durabilité de l’Europe doit être encouragée par le développement de la production de la biomasse et de la bioéconomie, (c’est-à-dire l’économie des bioressources comme les animaux, les plantes, les micro-organismes et les dérivés de la biomasse), plaide le syndicat.
L’Union européenne doit faire de « la souveraineté agricole et alimentaire, un enjeu stratégique et une ambition claire pour les prochaines années », a appelé de ses vœux le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.
Donner procuration pour les élections européennes (29/04/2024)
Faisant suite aux manifestations agricoles de cet hiver, les différents partis politiques candidats aux élections européennes ont majoritairement fait la part belle à l’agriculture dans leur programme. Parmi les sujets plébiscités, les normes de réciprocité dans les accords internationaux et la promotion de la production locale dans les marchés publics.
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